Précisons au départ qu’il ne s’agit aucunement de pornographie. Le titre serait plutôt une astuce pour nous confronter d’entrée de jeu au mensonge qui déroutera les personnages en fin de compte. Tous deux cherchent à réaliser un fantasme pur (jamais dévoilé à l’interviewer qui enregistre séparément leur bilan de l’affaire) et le film lui-même se place à ce niveau symbolique en racontant une histoire qui n’arrive que dans les films. En huit rencontres échelonnées sur plusieurs mois, on nous montre comment le sexe/plaisir mène à l’amour : la sensualité ouvre ici la porte de l’âme. Quand la caméra se décide à franchir le seuil de la chambre # 118, elle filme deux amants qui n’existent que pour les sentiments vécus dans cet hôtel ou aux environs. Avec des images évoquant l’intimité entre deux personnes qui se respectent tendrement, ce conte moral exprime sans faux-fuyants comment la peur d’assumer la vérité des émotions mène à un cul-de-sac, d’où cette finale désenchantée. Le jury estime que la thématique du film et la franchise des mots exigent un début de maturité. L’indication vient donner une information complémentaire sur la teneur d’une scène d’alcôve indispensable au récit.

2 mars 2000

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