Cette tragi-comédie de mœurs, avec ce cortèges de mâles adolescents et adultes torturés par la luxure, rappelle souvent la truculence des comédies italiennes ou encore plusieurs souvenirs felliniens. Que ce soit avec une certaine férocité ou une gentillesse teintée de nostalgie, tous les personnages sont esquissés comme des caricatures sauf Renato le tendre et Malena la mystérieuse qui, muette et tête baissée, promène timidement ses charmes dans les rues de la cité. Tornatore y dénonce l’aliénation de ces femmes condamnées à traîner leur beauté comme un boulet tant qu’elle n’est pas domptée par le mariage. Les allusions à l’éveil amoureux des garçons s’avère plutôt rigolote, mais certaines situations (masturbation, fétichisme, bordel, orgie nazie), bien que finement relatées, sont assez limpides pour exiger un début de maturité. De même, la sauvagerie qui attend Malena en fin de parcours (elle est tondue, partiellement dévêtue et battue) pourrait affecter un très jeune public.

13 décembre 2000

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