Romain Goupil présente avec À mort la mort le dernier volet de son triptyque consacré à la mort qu’il avait entamé avec Mourir à trente ans, puis poursuivi en 1993 avec Lettre pour L. Un mot décrit bien la conduite de Thomas, le personnage principal, et par enchaînement, du film : désinvolture. Thomas et le film vivent le quotidien dans la légèreté, balayant les soucis sous le tapis. Bien sûr, Thomas ne pensant qu’à la bagatelle, le spectateur verra son regard croiser quelques brefs plans de nudité, mais la plupart du temps, sous forme de photos accrochées au mur, ou encore dans un bref plan montrant un personnage mettant ses vêtements. Cette comédie de moeurs peut, de l’avis du jury, être vue par l’ensemble de la population en raison de son ton badin. Mais le comportement quelque peu tricheur de Thomas, ainsi qu’un plan au cours duquel des anges nus, membres de la confrérie de l’âge d’or, veillent sur les enlacements de Thomas avec une de ses conquêtes, plan dont le surréalisme est fort distanciateur, suggèrent tout de même au jury de joindre au visa général l’indication «Déconseillé aux jeunes enfants».

30 août 1999

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