L’oeuvre de Rithy Panh n’enjolive pas une réalité sociale quasiment désespérée. Le tableau évoque sans complaisance le sort misérable de jeunes adultes sans avenir dans un pays livré au désordre. Tous les coups sont permis pour survivre dans cette jungle humaine; les armes font la loi; les filles de familles pauvres sont vendues aux réseaux de souteneurs et contraintes à l’esclavage sexuel. Dans ce contexte, Savannah recourt lui-même à la violence : il agresse Poeuv lors de leur premier échange amoureux, la frappe parfois (aveuglé par la jalousie), tue l’un de ses clients au bordel et, finalement, s’installe dans le crime. L’ensemble requiert assurément un début de maturité.

22 mars 1999

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