En adaptant ce classique de la littérature américaine pour enfants, Tim Burton s’est permis d’accentuer la dimension macabre du conte : ainsi, a-t-il pris soin de transposer l’intrigue dans un contexte d’enquête policière et de montrer les gestes meurtriers du cavalier sans tête en multipliant les décollations. De plus, il a situé l’intrigue dans un décor rustique, étrange, sombre, gothique à souhait, e e inspiré des gravures anglaises des XVIII et XIX siècles. Mais rassurons-nous, si la dose d’horreur peut s’avérer trop forte pour un très jeune public, ce cauchemar issu d’un romantisme féerique est ciselé comme un bijou et la splendeur de la mise en images crée une distance bien suffisante pour surmonter l’horreur. De plus, l’humour vient aussi détendre l’atmosphère en prenant le parti de ridiculiser plus ou moins le scepticisme de ce héros trop méthodique, qui refuse au départ la présence du surnaturel en ce bas monde mais qui finit par admettre la toute puissance des forces occultes, dont l’amour pourrait bien être la manifestation la plus énergique. Le jury réserve donc le film à ceux qui possèdent un début de maturité, en y ajoutant l’indication associée au cinéma d’épouvante.

15 novembre 1999

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