Synopsis
Chômeur à Manchester, Johnny viole une jeune femme dans
une ruelle sombre, puis s'enfuit à Londres. Il va habiter
chez une ancienne amie, Louise, qui partage l'appartement
avec Sophie et Sandra, celle-ci étant en vacances au
Zimbabwe avec son copain. Pendant l'absence de Louise,
partie travailler, Johnny et Sophie boivent du thé, fument
de la marijuana, et flirtent. À son retour, Louise est
accueillie avec mépris par Johnny qui ridiculise sa vie
rangée. À l'autre bout de la ville, un bourgeois
prétentieux, Jeremy, multiplie les allusions vulgaires à
une masseuse. Au restaurant, il invite la serveuse à
l'accompagner chez lui où il devient violent. Sophie avoue
à Johnny qu'elle l'aime. À partir de ce moment, il abuse
d'elle physiquement et psychologiquement. Le soir venu,
comme un ours en cage, il repousse violemment Sophie et
part. Parvenu à Soho, il rencontre un couple de sans-abri
complètement tarés et visite leur refuge sous les ponts,
puis campe pour la nuit dans l'entrée d'un immeuble à
bureaux. Le gardien, Brian, le fait entrer, puis tous deux
se lancent dans une joute verbale sur la fin du monde.
Ayant vu une femme à sa fenêtre, de l'autre côté de la
rue, Johnny s'y précipite puis humilie la dame en
repoussant méchamment ses avances; il lui vole quelques
livres. Sophie retrouve Jeremy affalé sur le divan en
rentrant chez elle; il se présente sous le nom de
Sebastian Hawkes et prétend être l'ami de Sandra et le
propriétaire de l'immeuble. Il viole Sophie puis lui lance
une poignée de billets. De son côté, Johnny, s'étant
arrêté dans un café, se fait inviter par la jeune
serveuse; arrivée chez elle, elle regrette et demande à
Johnny de partir. Il part après avoir secoué rudement la
jeune femme. Il se fait attaquer par une bande de voyous
et réussit à se traîner jusque chez Louise et Sophie.
Sandra arrive, met Jeremy à la porte; Louise en a assez et
décide de retourner à Manchester. Johnny empoche l'argent
laissé par Jeremy, puis part à son tour.
.../2
- 2 MOTIFS :
Portant un regard cynique et désabusé sur l'Angleterre
post-thatchériste, Mike Leigh, le réalisateur, fait une
incursion
dans
le
territoire
complexe
de
l'existentialisme. Le chaos de cette fin de siècle est
incarné sous les traits de Johnny, un être amoral et
nihiliste.
Ce
constat
déprimant
est
interrompu
à
l'occasion par l'écho d'un rire glacial. La violence y est
désamorcée par un trait d'humour, les sentiments les plus
vils repêchés par des gestes de compassion. La réussite de
cette oeuvre noire, désespérée, dépeignant un univers
sordide où la violence sexuelle abonde, réside dans la
complexité des personnages. En dépit de ses qualités,