Species II est un film qui requiert une bonne dose de maturité malgré le fait qu'il s'agit d'un film de science-fiction, car tout le ressort de l'action s'appuie sur les manifestations habituelles de la sexualité humaine, du baiser à la naissance de nouveaux-nés, pour les transformer en petits moments d'horreur dont aucun n'est laissé à l'imagination du spectateur. En effet, grâce au subterfuge de dessins animés, le film invite le spectateur à assister aux diverses facettes de ces transformations sexuelles avec une recherche de précisions qui toucheraient à l'explicite s'il ne s'agissait d'animation. Même dans un contexte fictif, l'association de manifestations sexuelles à l'horreur évoque implicitement toutes les appréhensions reliées à la découverte de la sexualité, étape d'identification de soi et d'ouverture à l'autre à laquelle sont confronté les jeunes de moins de 16 ans. Aussi estimons-nous nécessaire de faire preuve de prudence dans le classement de ce film, les jeunes concernés pouvant ne pas avoir encore atteint la maturité suffisante pour n'y voir que des éléments fictifs requis par le déroulement d'un scénario. D'ailleurs, – comme tous les autres cas de ce genre –, l'efficacité de ce film de sciencefiction est d'autant plus réelle qu'il rejoint effectivement des appréhensions qui sont véritablement celles des spectateurs, venant confirmer ainsi la « vraisemblance » des moments d'horreur imagés. Pour ces motifs, il est nécessaire de réserver ce film aux personnes âgées de 16 ans et plus, ces dernières ayant développé une maturité émotive suffisante pour convenir qu'il s'agit d'une fiction, et que les appréhensions soulevées, même si elles rejoignent celles inhérentes à la découverte de la sexualité, sont d'un autre ordre.

25 septembre 1998

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