Cette production qui courtise le «road-movie» a été reniée initialement par son réalisateur, Dennis Hopper, qui a préféré, en 1989, adopter le célèbre pseudonyme, Allan Smithee. Raison évoquée : Hopper ne reconnaissait plus son film après qu'il eut été coupé de moitié. Néanmoins, les coupures infligées à Backtrack confèrent à Catchfire (titre utilisé à l'époque de sa sortie commerciale) un air surréaliste : coup de foudre du bourreau pour sa victime (syndrome de Stockholm inversé) et réciprocité ultérieure des sentiments; ton humoristique soudain qui fait figure de satire dans un suspense; photographie, signée Ed Lachman (des films de Herzog et Wenders, Desperately Seeking Susan), qui prend des allures de fresque. Compte tenu d'une part, de la complexité du thème et des relations entre les personnages et d'autre part, de l'ésotérisme de certains dialogues, le jury d'examen estime qu'un début de maturité est nécessaire et suffisant pour voir Backtrack.

27 juillet 2006

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