Plusieurs noms d'héroïnes au quotidien échevelé viennent à l'esprit lorsqu'on regarde vivre Rosetta dont Mona de Sans toit, ni loi de Varda et Cosette des Misérables de Hugo. De plus, cette peinture d'un monde ouvrier aux prises avec des préoccupations importantes (alcoolisme, chômage, pauvreté) ramène au réalisme de Zola. Ici aussi, la vie semble être un long fleuve houleux : prendre, si jeune, des décisions d’adulte, aspirer à une « vie normale », vouloir, malgré tout, respecter la loi, refuser de « tomber dans le trou ». Bien que la thématique soit difficile c.-à-d. empreinte d’un quotidien parsemé d’embûches, le sens de survie de l’adolescente et son sens de la dignité humaine en font une œuvre qui pourra être vue par tous les publics sans que celui des moins de 13 ans en soit perturbé outre mesure; ce public sera sans doute ému ou touché mais perturbé, non. C’est pourquoi le jury accorde un visa général à ce produit; d’autant plus que le traitement accordé au film tient d’une réelle sobriété sur le plan de l’image.

4 mai 2000

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