Rompu à la controverse, Lars von Trier s’invente un alter ego, meurtrier psychopathe, pour illustrer sa réputation d’enfant terrible du cinéma mondial. Ce rapprochement surprenant sert un exposé ambigu, rempli de messages haineux, misogynes ou antisémites, qui renvoient aux véritables frasques publiques du réalisateur. Présentés dans un contexte ludique, sadique ou pervers, les meurtres sont sordides et choquants. Quelques pointes d’humour noir sur la pourriture noble, la taxidermie, l’éthique de la chasse et l’architecture émaillent cette œuvre posée comme un manifeste et peuvent être difficiles à avaler. Offertes en contrepoids moral, les interventions réfutées de Verge apportent une perspective bien mince au raisonnement criminel. Par conséquent, le film requiert un discernement adulte.

2 novembre 2018