Cette œuvre met en scène plusieurs scènes d’alcôve dont quelques-unes passionnées. Cependant, c’est surtout par sa thématique que cette production pourrait troubler le spectateur. En effet, un amour aussi puissant que désespérant y déchire les personnages. Puissant car il transforme les êtres impliqués qui disent tous deux de leur amant : «je suis sa créature». Il s’agit d’un amour désespérant car non partagé et n’ayant aucune chance de l’être parce que l’être aimé est incapable d’aimer. L’attitude de ce dernier rend la relation d’autant plus frustrante qu’il affiche une attitude de rejet et de mépris à l’égard de la personne qui l’aime. Il n’est intéressé qu’à avoir des relations sexuelles avec elle. Enfin, ce désespoir de l’être aimant présente un caractère si accablant que l’un se fait vainement changer de sexe (pour redevenir intéressant aux yeux de l’être aimé) et l’autre se suicide pour y échapper. En somme, l’œuvre met en scène une souffrance amoureuse sans issue baignant dans la domination et l’exploitation. Voilà pourquoi le jury estime qu’elle exige plus qu’un minimum de maturité du spectateur.

7 septembre 2000

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