Probablement la onzième adaptation à l'écran du célèbre séducteur espagnol, le Don Juan de Jacques Weber déconstruit le personnage de Molière, dont il s'inspire, pour se centrer sur la psychologie d'un homme tenaillé par la prescience de sa fin prochaine, mais aussi, en pleine décadence physique due à son âge. Puisque d'après Don Juan il n'y a ni Dieu ni ciel après la matière, Jacques Weber ne lui donne que de la matière : un corps gros, grand, usé, suant sans cesse, fatigué... un Don Juan qui se décompose déjà, avant l'heure fatidique que lui réserve le Commandeur. Destruction d'un mythe? Bien au contraire, l'aspect qui vient d'être étudié ici ne fait que l'agrandir en le perpétuant. Faisant preuve d'une grande sobriété au niveau des images, ce film s'adresse à un public de tout âge et peut, d'après le jury, être vu par tous y compris par ceux qui ont moins de 13 ans.

15 septembre 1998

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