À travers les situations obligées du genre, John Woo se plaît à dépeindre un héros capable d'actions surhumaines mais néanmoins doté d'une personnalité fragile et complexe : ici, Jack est resté traumatisé par cet épisode de son enfance où il a vu son père se faire abattre par la mafia; depuis, il est resté vulnérable aux éblouissements provoqués par la lumière, le feu ou le blanc en général et il paralyse lorsqu'il est ainsi aveuglé (ce qui, on en convient, lui cause un sérieux handicap dans un métier où les affrontements sont fréquents). De plus, sa délicatesse émotive le porte naturellement vers de pudiques manifestations de tendresse (envers la petite fille et les jolies femmes qui s'intéressent à lui). Mais le réalisateur démontre aussi un goût marqué pour les chorégraphies musclées (bagarres, explosions, fusillades, poursuites, cascades), fidèle en cela à la tradition en provenance de Hong Kong. La violence est parfois explicite et suffisamment réaliste pour exiger un début de maturité. Le jury complète le classement en ajoutant l'indication appropriée.

23 avril 1998

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