Venant sur les pas de Elephant de Gus van Sant, qui s’inspirait des événements de l’école Columbine, Zero Day se démarque par son approche quasi documentaire et par l’utilisation d’une caméra tenue par les protagonistes euxmêmes. Certes, même s’il s’agit d’une histoire fictive, on reste frappé par le réalisme froid du traitement, vu au travers d’une reconstitution vidéo volontairement amateur aux images très réalistes des minutieux préparatifs de la tuerie, et par le regard indifférent de caméras de surveillance lors de celle-ci. Le film prend alors des allures de vrai faux documentaire qui pose un regard ambigu sur les personnages. Jamais on ne comprend les motivations de ceux-ci. De plus, la description de la confection de bombes artisanales, des préparatifs des armes et de la planification de l’attaque génère un profond malaise chez le spectateur. Conscient de l’impact d’un tel film tant par sa facture que par les recettes et modes d’emploi qu’il expose, le jury est d’avis qu’il ne devrait être vu que par les seuls adultes. Les adolescents qui passent en effet la majeure partie de leur temps dans un monde similaire à celui décrit dans le film risqueraient d’en être profondément troublés.

19 mai 2005

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