Avec sa vision apocalyptique de la société (« Mankind is like a cancer. » « It’s time to die. ») et une approche surréaliste qui le place dans la filiation de Jérôme Bosch, Salvator Dali ou Frida Kahlo, l’artiste se donne la mission d’explorer les aspects les plus sombres de l’âme humaine. Plusieurs de ses réflexions épousent des points de vue qui s’inspirent de la psychanalyse. La mort fait partie intégrante de son univers (la fragilité du corps humain, sa décrépitude, sa destruction, sa dissection), de même que l’angoisse, la peur de l’abandon. Son identification à tous les anormaux (freaks) le pousse à vouer un véritable culte aux êtres monstrueux, physiquement (les personnages de foire, les êtres conservés dans les pots de formol) et moralement (les tueurs en série qu’il affectionne particulièrement) : il en vient même à considérer le meurtre comme une forme de communication directe de la douleur intérieure du tueur à sa victime, communication autodestructrice bien évidemment mais essentiellement une communication, un dialogue. Ses tableaux fourmillent de détails macabres qui, sans les banaliser, apprivoisent toutes les formes de violences. Certaines performances (les autopsies, les souris dont il croque la tête) mettent à l’épreuve le confort moral du spectateur. Enfin, l’artiste éprouve une sympathie évidente pour les drogues; et dans une scène qui le montre très intéressé aux plaisirs charnels, il se livre à certains attouchements sur les danseuses nues d’un bar érotique. Le jury estime que l’ensemble exige plus qu’un début de maturité.

21 janvier 2005

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