Ce film de l’Autrichien Michael Haneke, qui s’inspire du roman de sa compatriote Elfriede Jelinek, se déroule dans un climat extrêmement troublant et met en scène un personnage particulièrement pervers. Ses relations sont empreintes de méchanceté, voire de cruauté envers son entourage. Elle exerce un harcèlement psychologique envers ses élèves ; elle les humilie ou les terrorise et provoque chez la jeune Anna un accident cruel, en glissant du verre brisé dans la poche de son manteau. Elle entretient avec sa mère des rapports étranges. Une scène très équivoque nous la montre étendue sur sa mère, l’embrassant sur la bouche, mais elle est repoussée par cette dernière qui lui dit :«Arrête tes cochonneries.» C’est avec Walter qu’elle se révèle le plus. Elle choisit, là aussi, de l’humilier et de le faire souffrir, en le traitant comme simple objet ou exécutant ses fantasmes sexuels. Il lui dira : «T’es malade, faut te faire soigner.» Le personnage d’Érika est-il celui d’un être malade ? Probablement. Le film nous plonge dans ses fantasmes. Comme Érika, nous assistons au visionnement d’un film pornographique, dont on nous montre des images très explicites. Nous la retrouvons dans sa baignoire en train de s’automutiler les parties génitales avec un rasoir. Bien que la caméra n’insiste pas sur les détails, le sang coule dans la baignoire et le long de sa jambe. Au ciné-parc, elle observe les ébats sexuels d’un jeune couple dans une voiture. Elle semble y trouver son plaisir et urine sur place. La scène la plus troublante reste celle où Walter se voit forcé de prendre connaissance des exigences sexuelles d’Érika, formulées par écrit. Elle lui demande, entre autres, de la ligoter, de s’asseoir sur elle et de la frapper toujours plus fort, même si elle l’implore de cesser. Plus tard, le jeune homme exécute, avec rage et dégoût, une partie de ces pratiques sadomasochistes. Au départ, sain et équilibré, il se voit graduellement happé par la démence d’Érika. Il réagit toutefois à temps, et elle reste seule avec sa folie. En résumé, le film comporte des images de sexualité explicites, habituellement réservées aux adultes. D’autre part, le développement d’une thématique trouble, de même que l’association violence et sexualité en font une œuvre qui exige du spectateur une pleine maturité. Par conséquent, le jury classe cette production dans la catégorie la plus restrictive.

27 septembre 2017

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