Malgré le second degré humoristique et le parti-pris de stylisation formelle (notamment par un usage irréaliste de la couleur et du décor), le récit culmine dans l'illustration de meurtres violents où le rasoir tranche dans le vif et le sang coule noir, abondamment. La psychologie n'est pas d'un grand secours en faisant appel aux clichés (enfance malheureuse, mère névrosée, directeur et gardiens psychopathes, etc.) et l'exercice ressemble davantage à une variation cinéphilique sur le thème du serial-killer. Comme la narration filmique épouse davantage le point de vue du tueur, les crimes profitent de bonnes excuses, ironiquement sans doute. Mais la confusion entretenue à des fins dramatiques et l'absence de repères critiques bien soulignés (aucun des protagonistes ne jouit d'une personnalité équilibrée ou simplement normale, le tueur sort victorieux) pourraient troubler de jeunes adolescents. Estimant que ce film exige un discernement certain, le jury complète le jugement par les indications appropriées.

14 juillet 1998

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