Kalifornia

Kalifornia

1993

Synopsis

Brian Kessler (David Duchovny) est persuadé que les tueurs en série peuvent être réhabilités car, selon lui, leur comportement est déterminé par des éléments extérieurs à leur personnalité : contexte familial, social, etc. Avec son amie Carrie (Michelle Forbes), artiste-photographe de sujets à caractère érotique, il entreprend une recherche et espère, au terme de son enquête, publier un ouvrage sur ces théories. Leur but est de visiter les lieux où furent commis des meurtres en série et, ultimement, se rendre en Californie. Incapables toutefois de financer entièrement leur périple, ils recrutent, par le biais d'une petite annonce, un couple intéressé à les accompagner en partageant leurs dépenses. Early Grayce (Brad Pitt) et sa petite amie Adele (Juliette Lewis) se joignent à eux. Ces deux couples que tout sépare (éducation, culture) quittent la Pennsylvanie à bord d'une vieille voiture. Raffinée, Carrie n'apprécie guère les manières frustes d'Early et l'observe avec méfiance. À la sortie du Crest Motel, le plein d'essence doit être fait, il appartient à Early de régler la note. Sans le sou, ce dernier repère un client dont le portefeuille semble bien garni. Il l'élimine, lui prend son argent et poursuit sa route. Les deux jeunes femmes font plus ample connaissance; Adele avoue avoir été violée à 13 ans et, même si elle est parfois battue par Early, elle se sent en sécurité auprès de lui. Révoltée, Carrie tente de convaincre Adele de ne jamais accepter cette violence. Pour s'amuser, Early apprend à Brian à utiliser un revolver. Au Texas, Carrie, fine observatrice, s'inquiète de l'attitude peu rassurante d'Early et refuse de poursuivre le voyage avec lui. Au moment où les médias révèlent qu'Early est recherché pour meurtre, ce dernier abat un témoin et entraîne Brian et Carrie comme otages. Brian tente en vain de comprendre les motivations d'Early. Au Nevada, ce dernier élimine deux policiers à ses trousses. Plus tard, chez un couple âgé, Early supprime le mari, puis Adele qui s'oppose à ses crimes. Lorsque Early menace Brian, Carrie s'offre en monnaie d'échange pour sauver la vie de son ami. À la frontière de la Californie, Brian retrouve Early et, après une violente bagarre, n'a d'autre alternative que d'achever le tueur. Rétrospectivement, Brian conclura : le «remords» et la «conscience» nous différencient de ces gens. .../2 - 2 MOTIFS : Ce premier long métrage du réalisateur américain Dominic Sena s'est vu décerner le prix de la meilleure contribution artistique, ainsi que le prix de la FIPRESCI, au Festival des films du monde en 1993. Un film ayant comme point de départ l'étude du phénomène des tueurs en série et dont l'un des personnages principaux est une photographe d'images érotiques peut, à première vue, constituer un amalgame explosif. Aussi une analyse rigoureuse de l'ensemble de ces données s'imposet-elle. Le propos initial du récit n'est que parcimonieusement développé. Le film se limite à montrer les agissements d'un tueur, sans approfondir la psychologie du personnage. Early tue pour de l'argent et parce qu'on l'empêche de poursuivre sa route. Il nous est immédiatement présenté comme un être abject. D'autre part, Carrie, dont le rêve est d'exposer ses oeuvres dans une galerie d'art, est perçue comme une jeune femme équilibrée et lucide. Parce que son métier l'entraîne à observer la réalité, elle saisit, bien avant Brian, le risque que représente Early. Le spectateur épouse totalement le point de vue de Carrie, qui sera repoussée puis révoltée par Early et sidérée par l'inconscience d'Adele. Certes, le film accumule les éléments dramatiques et crée une tension qui ira en s'accentuant jusqu'au dénouement où... ultimement le bien triomphe du mal. Sur le plan graphique, les nombreux meurtres commis par Early ne cèdent pas à la complaisance. Le premier n'est que suggéré : le spectateur devine à quelle fin Early creuse cette fosse, mais il n'en aura la confirmation que plus tard. Le meurtre le plus ignoble a lieu à la station de service. Toutefois, grâce à un montage très rapide, le spectateur ne verra que la lame du couteau, puis le sang par terre. Lorsque Early élimine un témoin gênant, il utilise un oreiller comme écran; suit un plan où les plumes virevoltent dans l'espace. Les meurtres des deux policiers sont filmés en plans moyens. Le réalisateur procède par ellipses pour la fin d'Adèle et celle de l'homme au télescope. La violence la plus explicite survient au moment où Carrie doit se défendre et où Brian n'a d'autre choix que d'abattre Early. Les éléments pseudo-érotiques du film demeurent, pour leur part, dans le registre d'une certaine subtilité. Les personnages ne sont jamais dévêtus lors de leurs (rares) ébats amoureux. Les photos prises par Carrie relèvent d'une recherche esthétique et intellectuelle. Cependant, lorsque Early déchire l'une de ces photos pour y introduire sa langue, le symbolisme du geste n'échap .../3 - 3 pe à personne. Par ailleurs Adele ne mentionne que furtivement le viol dont elle fut l'objet et aucune image ne vient appuyer ses propos. Ce film tente d'analyser le phénomène de la violence à travers le regard d'un jeune homme aux idées libérales et, à la limite, naïves. Celui-ci perçoit les tueurs comme des êtres immatures, inadaptés à la société et donc récupérables. D'autre part, le personnage pathétique d'Adele se fabrique un univers qui ne peut que s'écrouler au moment où elle affronte la réalité. Tous deux perdent leurs illusions au contact d'Early. Si le processus d'analyse de la violence ne va pas aussi loin que nous l'aurions souhaité, si certaines questions demeurent sans réponse, la condamnation de cette violence est cependant sans équivoque. Après avoir longuement réfléchi sur tous les éléments de ce film, le jury estime qu'à partir de 16 ans, un spectateur a acquis la maturité et le discernement nécessaires pour assister à cette production. En conséquence, le classement «16 ans et plus» (assorti des indications «Violence et langage vulgaire») est attribué.

Classement du film

  • Classement

  • Motifs de classement

    Ce premier long métrage du réalisateur américain Dominic Sena s'est vu décerner le prix de la meilleure contribution artistique, ainsi que le prix de la FIPRESCI, au Festival des films du monde en 1993. Un film ayant comme point de départ l'étude du phénomène des tueurs en série et dont l'un des personnages principaux est une photographe d'images érotiques peut, à première vue, constituer un amalgame explosif. Aussi une analyse rigoureuse de l'ensemble de ces données s'imposet-elle. Le propos initial du récit n'est que parcimonieusement développé. Le film se limite à montrer les agissements d'un tueur, sans approfondir la psychologie du personnage. Early tue pour de l'argent et parce qu'on l'empêche de poursuivre sa route. Il nous est immédiatement présenté comme un être abject. D'autre part, Carrie, dont le rêve est d'exposer ses oeuvres dans une galerie d'art, est perçue comme une jeune femme équilibrée et lucide. Parce que son métier l'entraîne à observer la réalité, elle saisit, bien avant Brian, le risque que représente Early. Le spectateur épouse totalement le point de vue de Carrie, qui sera repoussée puis révoltée par Early et sidérée par l'inconscience d'Adele. Certes, le film accumule les éléments dramatiques et crée une tension qui ira en s'accentuant jusqu'au dénouement où... ultimement le bien triomphe du mal. Sur le plan graphique, les nombreux meurtres commis par Early ne cèdent pas à la complaisance. Le premier n'est que suggéré : le spectateur devine à quelle fin Early creuse cette fosse, mais il n'en aura la confirmation que plus tard. Le meurtre le plus ignoble a lieu à la station de service. Toutefois, grâce à un montage très rapide, le spectateur ne verra que la lame du couteau, puis le sang par terre. Lorsque Early élimine un témoin gênant, il utilise un oreiller comme écran; suit un plan où les plumes virevoltent dans l'espace. Les meurtres des deux policiers sont filmés en plans moyens. Le réalisateur procède par ellipses pour la fin d'Adèle et celle de l'homme au télescope. La violence la plus explicite survient au moment où Carrie doit se défendre et où Brian n'a d'autre choix que d'abattre Early. Les éléments pseudo-érotiques du film demeurent, pour leur part, dans le registre d'une certaine subtilité. Les personnages ne sont jamais dévêtus lors de leurs (rares) ébats amoureux. Les photos prises par Carrie relèvent d'une recherche esthétique et intellectuelle. Cependant, lorsque Early déchire l'une de ces photos pour y introduire sa langue, le symbolisme du geste n'échap .../3 - 3 pe à personne. Par ailleurs Adele ne mentionne que furtivement le viol dont elle fut l'objet et aucune image ne vient appuyer ses propos. Ce film tente d'analyser le phénomène de la violence à travers le regard d'un jeune homme aux idées libérales et, à la limite, naïves. Celui-ci perçoit les tueurs comme des êtres immatures, inadaptés à la société et donc récupérables. D'autre part, le personnage pathétique d'Adele se fabrique un univers qui ne peut que s'écrouler au moment où elle affronte la réalité. Tous deux perdent leurs illusions au contact d'Early. Si le processus d'analyse de la violence ne va pas aussi loin que nous l'aurions souhaité, si certaines questions demeurent sans réponse, la condamnation de cette violence est cependant sans équivoque. Après avoir longuement réfléchi sur tous les éléments de ce film, le jury estime qu'à partir de 16 ans, un spectateur a acquis la maturité et le discernement nécessaires pour assister à cette production. En conséquence, le classement «16 ans et plus» (assorti des indications «Violence et langage vulgaire») est attribué.
  • Date de classement

    7 septembre 2007
  • Fichier de classement

Fiche technique

Distributeurs

  • Usage domestique

  • Projection publique

Versions du film

  • Kalifornia

    1
    Général
    Kalifornia

    Date de classement

    25 août 1993

    Durée

    2 minutes

    Langue

    Anglais

    Couleur

    Couleur

    Support

    Film 35mm
  • Kalifornia

    2
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    117 minutes

    Langue

    Anglais

    Couleur

    Couleur

    Support

    Film 35mm
  • Kalifornia

    3
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    117 minutes

    Langue

    Français

    Couleur

    Couleur

    Support

    Film 35mm
  • Kalifornia

    4
    Général
    Kalifornia

    Date de classement

    9 septembre 1993

    Durée

    2 minutes

    Langue

    Français

    Couleur

    Couleur

    Support

    Film 35mm
  • Kalifornia

    5
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    117 minutes

    Langue

    Anglais

    Couleur

    Couleur

    Support

    VHS numérique
  • Kalifornia

    6
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    117 minutes

    Langue

    Français

    Couleur

    Couleur

    Support

    VHS numérique
  • Kalifornia

    7
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    117 minutes

    Langue

    Anglais

    Couleur

    Couleur

    Support

    Vidéodisque laser
  • Kalifornia

    8
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    117 minutes

    Langue

    Anglais

    Couleur

    Couleur

    Support

    DVD
  • Kalifornia

    9
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    117 minutes

    Langue

    Français

    Couleur

    Couleur

    Support

    DVD
  • Kalifornia

    10
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    117 minutes

    Langue

    Anglais

    Couleur

    Couleur

    Support

    DVD
  • Kalifornia

    11
    16 ans et plus Violence Langage vulgaire
    Kalifornia

    Date de classement

    7 septembre 2007

    Durée

    118 minutes

    Langue

    Anglais

    Couleur

    Couleur

    Support

    DVD