Les témoignages de jeunes hommes qui vendent leurs corps... pas toujours au plus offrant ou dans la joie — laissent la spectatrice avec l’idée que ces garçons sont piégés, dès le début de l’adolescence : ici, l’exploitation sexuelle de mineurs est un secret de Polichinelle. L’abus et la dégradation dont ils sont victimes font partie de leur quotidien; leurs honoraires servent à payer la drogue. Le réalisateur Grodecki s’acharne, dirait-on, à montrer les effets d’une sexualité lugubre; de plus, il semble vouloir prouver que ces jeunes gens sont des « corps sans âme ». Pour ces raisons de climat et de contexte, mais aussi de langage bardé d’expressions sexuelles, le jury estime que seul un auditoire adulte pourra voir ce produit.

28 avril 2000

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