Tourné en noir et blanc, cet essai documentaire sans dialogues propose une incursion organique dans le microcosme que constitue la vie des animaux de ferme. Épousant leur point de vue, la caméra est plantée près du sol, à leur hauteur, et ses mouvements suivent leurs déplacements de manière fluide et intime. Cette précision formelle s’accompagne d’un travail sur le son où les bruits ambiants – vent, chants des oiseaux, cris et déplacements des bêtes – sont amplifiés de façon à favoriser l’immersion du spectateur. Celui-ci est convié à la contemplation méditative, avec, à la fin, le sentiment d’avoir partagé une parcelle d’existence de ces êtres sensibles. Au détour, le réalisateur appelle subtilement à réfléchir sur la fonction reproductrice à laquelle sont réduits certains d’entre eux.

14 avril 2021